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Année : 2015
Auteur :
Jeudy, Olivier
Nussaume, Yann


L’évolution des préoccupations environnementales dans l’imaginaire des processus de projet

JEUDY Olivier, NUSSAUME Yann, « L’évolution des préoccupations environnementales dans l’imaginaire des processus de projet des paysagistes de l’agence TER », Journées d’étude, Ecole Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Lille, Apports et relations de l’imagination et des imaginaires au projet de paysage, 22-23 Septembre 2015.

L’évolution des préoccupations environnementales dans l’imaginaire des processus de projet des paysagistes de l’agence TER

Extrait de la conférence

Si les imaginaires des concepteurs se forgent sous l’influence d’expériences personnelles, il faut les relier aux circonstances des époques dont ils se nourrissent à des degrés divers. Autrement dit, il existe des structures collectives à notre imaginaire, même si l’on peut chercher par l’imagination à s’en échapper. En ce sens, lorsque l’Agence Ter débute sa pratique en 1986, des questions essentielles se posent sur le développement des villes et le renouvellement des rapports ville/paysage , ville/nature. Ce renouvellement se retrouve tant dans l’évolution des écrits et des pensées de cette époque, que dans les projets. Par exemple, en 1982, le concours de la Villette réinterroge la notion de parc et de nature en ville. Des questionnements que les membres de l’Agence Ter ne peuvent pas ignorer. Il est important de rappeler que, de 1985 à 1986, Olivier Philippe sera consultant pour l’établissement public de la Villette. Pour reprendre un sous-titre de l’article introductif de Lisa Diedrich, au sujet du travail de l’Agence Ter, leur pratique s’inscrit dans l’époque de la ville territoire symbolisé par divers projets : le parc de la Villette en 1982 qui « met l’accent sur le parc public comme composante urbaine », « le renouveau de Barcelone à l’aube des jeux olympiques de 1992 » qui « valorise les espaces publics comme éléments structurels et caractéristiques de la ville » ou encore « l’IBA Emscher Park, en 1999, qui peut se lire comme le point de départ du paysage comme vecteur de la ville territoire ».
Ces dynamiques territoriales ont assurément construit un cadre à l’imaginaire des trois associés de l’Agence Ter au point d’apparaître comme des principes fondamentaux de leur travail de conception. Il est aussi important de noter que leurs commandes les amènent à travailler à des échelles diverses et les invitent à entrecroiser les domaines de l’urbain, de l’architecture et du paysage et à dépasser la distinction ville/nature.

Les responsables de l’agence TER soulignent que dans l’écriture de leurs projets, il est possible de retrouver certains traits de caractère mais ils ne s’intéressent pas à l’idée « d’une signature qui serait repérable et peaufinée de réalisation en réalisation ». Leur imaginaire ne se nourrirait pas d’image a priori. Ils expliquent qu’« il faut se garder d’avoir des pré-requis en matière de solution formelle, il ne s’agit pas de reconduire un style, mais de mettre en place une méthodologie ». A partir de cette affirmation, on pourrait présumer qu’ils ne prétendent pas avoir des modèles imaginaires qu’ils reproduisent indifféremment dans leurs projets. Par contre, ce qui caractériserait le fondement de leur imaginaire et que l’on retrouve indépendamment des projets : c’est une vision du territoire comme matrice première pour redonner du sens à des tissus souvent décousus...