Millet Yves. 2017. Les variations électives de Guillaume Hebert, peintre-photographe, Tokyo Time Table (Michaël Ferrier Editor) URL : https://www.tokyo-time-table.com/yves-millet-hebert-peinture-photo
Les variations électives de Guillaume Hebert, peintre-photographe
Le souci de la lumière est non seulement un trait d’union qui relie peintre et photographe, elle est également ce qui fait la singularité d’un artiste. Parvenir à créer une lumière inédite constitue la signature de toute création véritable dans le domaine des arts visuels. (...)
Chez Guillaume Hebert l’interrogation du pictural prend place dans d’autres séries et sous d’autres formes, comme autant d’étapes de la recherche d’une lumière spécifique, lorsque, par exemple, l’aspect frontal, lorsque le visuel fait écran, se charge d’aplats colorés surajoutés, de couches translucides rappelant la sérigraphie ou la peinture à la cire (TAPEI WINDOW DISPLAY, 2012 ou UNFIXED PICTURE, 2014). Autant d’effets de bougé, de décalages, de superpositions permettant de retarder l’appréhension visuelle toujours trop fugace semble-t-il, afin de la faire basculer du côté du pictural. Il ne s’agit nullement d’une négation de ce qui peut être vu mais bien plutôt de divers procédés de retardement consistants à se réapproprier l’instantané mécanique par un procédé de couches et de surimpressions susceptibles de ralentir le regard (FLEETING PICTURES, 2015). Il est peu de dire que savoir s’attarder est un enjeu contemporain. La création artistique peut nous y aider ; s’attarder par un moyen ou par un autre, par le jeu des surfaces colorées, le renforcement du grain, la saturation des couleurs, le flou des contours (ROCKS & SEA ou VARIATIONS for SEASCAPES, 2016) et s’apercevoir que l’image est toujours l’anticipation ponctuelle d’une mémoire des lieux fréquentés sinon, en définitive, de notre propre disparition. (...)